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Préliminaires et fermeture de la Poche de Falaise - Chambois
Les restes de la 7e Armée allemande (Hauser) et de la 5e Armée blindée (Eberbach),
représentant 100.000 hommes appartenant aux débris de 21 unités, sont pris, après l'échec de leur contre-offensive
de Mortain, dans une immense tenaille, dont la mâchoire supérieure est constituée des :
2e Armée britanique et 1ère Armée canadienne, et la mâchoire inférieure des : 3e Armée américaine et 2e D.B. française,
soit une zone de 30 x 15 km.
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Lundi et Mardi 14 et 15 Août 1944
Début de la Bataille de Chambois - Premiers bombardement de Chambois et de Trun.
Les Américains sont à proximité du Bourg-St-Léonard.
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Mercredi 16 Août
La 1e Division Blindée polonaise rattachée au 2e corps d'Armée canadien et commandée par le Général Maczek,
reçoit l'ordre, partant de Falaise, d'établir une ligne de défense sur les crêtes du Pays d'Auge
qui bordent au Nord-Est la vallée de la Dives.
Intensification de l'évacuation allemande par les routes encore ouvertes.
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Jeudi 17 Août
Le Général Montgommery donne l'ordre aux différents corps alliés de fermer la poche de Chambois.
Combats indécis au Bourg-St-Léonard.
Von Kluge, Commandant en chef des armées allemandes de l'Ouest, est limogé et remplacé par le Maréchal Model.
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Vendredi 18 Août
Prise du Bourg-St-Léonard par les Américains, de Trun par les Canadiens, de Champeaux par les Polonais.
La Poche ne mesure plus que 12 x 19 km.
La route D 16, Chambois-Vimoutiers, étant inutilisable, les Allemands mettent en service le chemin d'Aubry,
Gué de Moissy, Hennecourt, Boisjos : le futur "Couloir de la mort".
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Samedi 19 Août
Tandis que les Canadiens (South Alberta Regiment du Major Currie) rencontrent une forte résistance
à St-Lambert-sur-Dives, entre Trun et Chambois, les Polonais prennent Boisjos-Montormel.
Sur leur lancée, les 24e Lanciers et 10e Dragons polonais du Major Zgorcelski descendent la colline vers Chambois.
Les Américains de la 90e D.I. - 359e RIUS du Capitaine Waters arrivent du Bourg-St-Léonard par le Haut-Fel
appuyés à l'Est par les chars de la 2e D.B.
Vers 19 heures, après de violents combats, les Américains et les Polonais se rendent maîtres de Chambois.
LA POCHE EST FERMEE.
Bombardement intense sur le Couloir de la mort et sur la plaine de Fel, Aubry, Tournai,
où s'entasse l'armée allmande en déroute.
Les bourgs de Chambois, Fel et le hammeau de Moissy brûlent.
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Dimanche 20 Août
Les Allemands les plus déterminés (S.S.) s'engouffrent dans le Couloir de la mort et montent à l'assaut de Boisjos
et de la côte 262 tenue par les Polonais. Combats au corps à corps à la baïonnette.
Des éléments des 2e et 9e Panzer Div. S.S. sortis de la poche, font demi-tour et lancent
à partir de Vimoutiers une violente contre-attaque sur Boisjos et la côte 262.
Les Polonais pris à revert se battent héroïquement.
A Chambois, les Américains et les Polonais s'opposent aux farouches tentatives allemandes de rouvrir la poche.
Les duels d'artillerie font de nombreuses victimes dans la population civile enfermée depuis des jours dans la fournaise.
La 2e D.B. de Leclerc, groupe tactique Langlade, ferme à Omméel le verrou en direction de l'Est.
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Lundi 21 Août
Vers midi les Canadiens arrivent enfin à Boisjos pour soutenir les Polonais à bout de résistance.
Ceux-ci ont perdu 90 % de leurs effectifs. Leurs officiers sont morts ou blessés
et c'est un Capitaine canadien, Pierre Sévigny, détaché à la 1ère D.B. polonaise, en qualité d'observateur d'artillerie,
qui prendra, avant l'arrivée de ses compatriotes, le commandement du dernier carré des défenseurs de Boisjos
et de la côte 262.
A Chambois, les combats ont cessé. Les Allemands se rendent nombreux.
Reddition de 2000 Allemands à Tournai-sur-Dives.
Fin de la Bataille de Normandie.
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BILAN
On estime en général les pertes allemandes à plus de 10.000 tués, plus de 50.000 prisonniers,
environ 2.000 chars et voitures blindées, 6.000 cheveaux, et plus de 10.000 véhicules.
Vingt-et-une grande unités ont été partiellement ou totalement mises hors de combat,
parmi lesquelles six unités S.S.
Environ 40 % des effectifs restants de l'Armée allemande en Normandie ont pu, toutefois, s'échapper.
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CONCLUSION
La Bataille de la poche de Falaise-Chambois a été capitale par les pertes allemandes infligées
et par les conséquences stratégiques qu'elle a permis : libération rapide de la France et de l'Ouest de l'Europe.
Douze jours après le dernier coup de feu à Chambois, Montgommery était à Anvers.
Vingt jours après ce même dernier coup de feu, Bradley franchissait la ligne Siegfried devant Trèves.